La multiplication des plantes carnivores
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Dans ce chapitre, nous allons étudier les différentes méthodes pour multiplier les plantes carnivores. Si le semis reste le moyen le plus évident et le plus connu, le cultivateur avisé sait pérenniser ses cultures grâce à d'autres techniques, telles que le bouturage de feuilles ou de racines, la division, ou encore la multiplication in vitro.
Semis de plantes carnivores
Comme presque toutes les plantes, les plantes carnivores fleurissent et produisent des graines. C'est le meilleur moyen qu'a trouvé le règne végétal pour coloniser de nouveaux espaces, à condition bien sûr que les facteurs environnementaux concordent avec la germination et la croissance des espèces ainsi propagées.
La majorité des plantes carnivores vivant dans des milieux très pauvre en azote, leurs graines ne nécessitent pas de conditions de sol bien particulières autres qu'une acidité et une humidité constante pour germer.
Les graines les plus faciles à faire germer sont celle de Drosera capensis, Drosera aliciae, et les graines de Dionaea et celles de Sarracenia qui ont un meilleur taux de germination après un passage de 6 à 12 semaines entre -5°C et 5°C. Cette étape, appelée stratification, permet de rompre la dormance de la graine.
Pour ces espèces, les premières germinations apparaissent en général dès la deuxième semaine après le semis, si les conditions sont optimales.
Les Drosera autoféconds sont très prolifiques en graines et se resèment facilement. Ceux qui demandent une pollinisation croisée, ou qui fleurissent difficilement, ont parfois d'autres atouts pour se multiplier, comme la bouture de racine chez Drosera binata, Drosera adelae, ou encore Drosera hamiltonii).
Les graines de Nepenthes, Cephalotus follicularis, Catopsis berteroniana, Drosophyllum lusitanicum, Genlisea et Utricularia ne germent parfois que plusieurs mois après avoir été semées.
Les graines peuvent rester actives des années durant si elles sont stockées à l'abri de la lumière et de l'humidité ; néanmoins des graines "fraîches" de l'année en cours sont garantes d'un succès assuré.
Comment faire un semis ? le semis de plantes carnivores
Bouturage de plantes carnivores
Comme de nombreuses autres plantes exotiques, les plantes carnivores ont la faculté de se propager à partir d'un fragment de la plante mère.
Selon les espèces, on prélève plutôt une feuille, un morceau de tige, ou un morceau de racine. Les plantes capables de se multiplier ainsi utilisent un mécanisme de transformation des cellules déjà différenciées (cellules de feuille, tige, racines...) en cellules indifférenciées permettant alors une nouvelle différenciation de manière à reproduire une plante complète (racine, feuille, tige).
Voici une liste non exhaustive de plantes carnivores pouvant être bouturées.
- Bouture de feuille
Cephalotus follicularis, Dionaea , Drosera, Pinguicula
- Bouture de racine ou de rhizome
Cephalotus follicularis, Drosera binata, Drosera adelae, Sarracenia
- Bouture de tige
Nepenthes (bouturer un nepenthes )
Division de touffe de plantes carnivores
Cette technique consiste à fragmenter la souche d'une plante en deux ou plusieurs parties munies de racines, que l'on replante séparément. La division se fait au printemps, juste avant la reprise de la végétation et à l'occasion du rempotage, en prenant soin de pratiquer des coupes franches avec le greffoir. Ce mode de multiplication concerne les genres Heliamphora, Sarracenia, Dionaea, Cephalotus follicularis ainsi que certaines espèces de Drosera (Drosera binata, Drosera filiformis...). Pour les Utricularia terrestres et épiphytes, qui finissent par remplir le volume du récipient de culture en se développant, on peut, en pleine végétation, trancher directement dans la motte et rempoter chacun des fragments.
Magnacaria
(extrait de Nature et culture des plantes carnivores)
Multiplication in vitro des plantes carnivores
Cette technique de multiplication végétative consiste à obtenir des plantes à partir de tissus végétaux dont les cellules sont encore indifférenciées. Ces cellules se trouvent dans la partie terminale, ou apex, des racines et des tiges (méristèmes) et dans les proliférations cellulaires qui se produisent lors de la cicatrisation d'un tissu (cals). On prélève d'infimes fragments de ces tissus, puis on les met en culture dans des milieux nutritifs spéciaux, dans des récipients aseptisés en verre (culture dite in vitro). Les milieux de culture, variés et complexes, sont solidifiés par un gélifiant.
Ils sont enrichis des éléments nécessaires à la nutrition des plantules et d'hormones de croissance adaptées en fonction de leur stade de développement. Les plantules obtenues sont elles-mêmes divisées en micro-boutures, prélevées sur un milieu enrichi puis divisées à nouveau... et ainsi de suite. Cette multiplication de plantes génétiquement semblables (clones) est théoriquement infinie. Parvenues à un niveau de maturation satisfaisant, les plantules sont sorties de leur milieu aseptisé, repiquées dans un sol qui leur convient, et amenées progressivement à supporter les conditions extérieures.